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Miche et Drate,

paroles blanches

Paroles blanches comme sous titre. Justifié par Gerard Chevrolet comme étant une indication de jeu pour les comédiens qui joueront ces vingt-six saynètes dans lesquelles deux clowns tentent de co-exister. Paroles blanches pour dire une voix détimbrée, presque murmurée, une intensité dans la douceur, l'attention, la lenteur.

Paroles blanches, peut être aussi compris comme étant une invitation à dire - et surtout à montrer - ce dont on parle seulement du bout des lèvres ; tous ces sujets qui semblent si grave : L'amour, la mort, la violence, la propriété, l'au-delà, la mystique.

Paroles blanches oui, pour apporter un peu d'éclairage sur ce mystère, cette inconnue qu'est la vie. Un commentaire du monde, fait depuis le bord du monde. Une analyse qui ne dit pas son nom, un simple moment de jeu révélateur.

Paroles blanches tel est exactement notre intention première en abordant la pièce. Faire résonner chacune de ces répliques porteuses de sagesse et de stupidité, de malice et de gravité. Légers et profonds, ces vingt-six très courts dialogues parlent de tout à tous. De la petite enfance pas si naïve à l'adolescence un peu blasée, de la maturité jamais vraiment atteinte à la vieillesse toujours vorace, chacun trouvera dans ces sketchs un peu d'eau pour le moulin de son esprit, et pour remettre son monde en désordre.

 

Paroles blanches enfin pour cette tendresse, cette complicité qui unit les deux personnages, colocataires contraints et forcés de partager, l'espace d'une heure, ce bout d'espace scénique. Solitaires donc solidaires. Juste là. Sur les bords du monde.

 

Après avoir exploré la fable à vocation écologiste et humaniste avec Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler, adapté de Luis Sépulveda, la compagnie Arlequin des étoiles continue son bout de chemin avec une nouvelle création à destination de tous les publics. Avec Miche et Drate, nous nous essayons à une forme jusque là jamais tentée (la pièce à sketch) tout en restant proche des valeurs de la compagnie. Et sans moralisation aucune, nous proposerons de poser quelques questions : Qu'est-ce que l'Homme ? Qu'est-ce que la Vie ? La guerre, la vie à deux, le pardon ?

La scénographie de ce bord du monde sera assez épurée. Quelques praticables, beaucoup de coussins. Une alternance de matières et de formes pour figurer la diversité du monde. Une dominante chromatique dans les bleu pâle et jaune pâle. Surtout pas du manichéen noir et blanc. Et surtout, les acteurs et leur corps.

Miche le raisonnable, le qui-sait-tout, aérien et souple, léger et gracieux, s'envolant au grès de ses émotions entre la joie et la tristesse sans jamais tomber. Face à Drate, la puissance de la certitude mais aussi le doute existentiel, avec la raideur de ceux qui ne veulent jamais céder mais qui rompent au premier coup de vent.

Et parfois, entre deux mots, deux phrases, quelques courtes pantomimes en musique pour « faire » vivre ces deux parties d'un même monde.

 

Miche et Drate, paroles blanches, est le pari de la compagnie de pouvoir faire de la philosophie joyeuse, ludique et tout en finesse pour faire se rencontrer toutes les générations.

SPECTACLE EN COURS DE CREATION

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